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A moins d’avoir passé les derniers temps loin de tout lieu habité et de toute technologie (et encore !), vous n’avez pas pu ne pas entendre parler du jeu Pokémon Go. Lancée le 6 juillet 2016, l’application de réalité augmentée a déjà atteint les 100 millions de téléchargements à travers le monde, pulvérisant les précédents records. Retour sur un succès technologique et un phénomène qui ne font, semble-t-il, que commencer.

Réalité augmentée : le phénomène Pokémon Go

Le jeu Pokémon Go remet la réalité augmentée au cœur des tendances technologiques. © pixabay

 

Géolocalisation et réalité augmentée : un duo gagnant

La première gagnante aujourd’hui de la déferlante Pokémon Go est tout d’abord la technologie utilisée : la réalité augmentée (RA), alliée à la géolocalisation. Une notion à ne pas confondre avec la réalité virtuelle.

Ainsi, « la réalité augmentée utilise le monde réel pour y afficher des informations (en 2D ou 3D), avec lesquelles l’utilisateur va pouvoir interagir », comme l’explique le site Realité-Virtuelle.com. La réalité virtuelle plonge, quant à elle, « l’utilisateur dans un monde virtuel modélisé en trois dimensions, dans lequel il est possible de se déplacer et d’interagir ». La frontière entre les deux technologies tend néanmoins à diminuer pour laisser apparaître de plus en plus une technologie mixte.

Le succès de Pokémon Go change la donne pour la réalité augmentée qui était devenue moins tendance depuis l’arrivée de la réalité virtuelle. Et même si le concept a déjà été utilisé pour le jeu Ingress, c’est bien grâce à la tribu de Pikachu que cette technologie revient au goût du jour.

Son potentiel remis sur le devant de la scène donne surtout des idées et ouvre d’importantes perspectives de business. La réalité augmentée alliée à la géolocalisation pourrait alors être utilisée par de nombreux secteurs et, à terme, impacter le quotidien de chacun.

 

De nouveaux projets de réalité augmentée en cours

Réalité augmentée : Pokémon GoPokémon Go, qui a été développé par Niantic Labs et The Pokémon Company, incite déjà d’autres entreprises de jeux vidéo à regarder de nouveau de plus près cette technologie. C’est notamment le cas d’Ubisoft et Electronic Arts qui ont d’ores et déjà des projets de réalité augmentée en cours d’élaboration.

Les créateurs de jeux vidéo auraient tort de se priver puisque Niantic Labs vaudrait désormais 3,32 milliards d’euros, selon les analystes de Citibank, cités par le site spécialisé Quartz. Actuellement, Pokémon Go rapporterait 1,4 million d’euros par jour, grâce aux achats intégrés à l’application. Des résultats plus qu’attrayants pour toute entreprise. Surtout lorsque l’on sait que l’idée de départ est née d’un poisson d’avril…

 

Un attrait marketing pour les entreprises, mais pas que…

Ainsi, Pokémon Go aurait déjà généré plus de 160 millions de dollars d’après le cabinet d’étude Sensor Towter. Et ce n’est qu’un début. Car, si l’application est gratuite, ce sont les achats intégrés proposés qui permettent, eux, d’atteindre un chiffre d’affaires colossal.

Parmi les évolutions de l’application, comme cela a été le cas pour Ingress, des lieux sponsorisés pourraient se développer, à en croire le PDG de Niantic Labs, John Hanke, d’après ses propos au New York Times. Les sociétés, notamment les commerces et magasins, pourront par exemple héberger des Pokémons rares. Cela inciterait ainsi les joueurs à se rendre sur leurs points de vente. Si la présence de nombreux joueurs dans certains espaces publics ou dans des lieux qui n’ont pas vocation à être des terrains de jeu peut poser problème, elle pourrait au contraire être recherchée par les commerces pour attirer de potentiels consommateurs. Et révolutionner le parcours client.

De telles perspectives ne se limitent bien sûr pas au jeu Pokémon Go. La réalité augmentée alliée à la géolocalisation permet d’imaginer toutes sortes de scénarios, même dans des secteurs a priori très éloignés du monde des jeux vidéo. Cette technologie devrait se retrouver, outre le commerce et le marketing, dans des domaines tels que l’industrie, la culture, la médecine, le tourisme et bien d’autres encore. Des projets existent déjà depuis plusieurs années, ils pourraient connaître des développements de plus grande envergure, et d’autres pourraient enfin sortir des cartons.

Réalité augmentée : comment Pokémon Go peut réinventer le business

Au-delà de Pokémon Go, la réalité augmentée alliée à la géolocalisation pourrait ouvrir la voie à des projets dans de nombreux domaines. © pixabay

Le cabinet Digi-Capital a même estimé que les revenus de la réalité augmentée dans le monde pourraient approcher les 120 milliards de dollars en 2020, contre 30 milliards de dollars pour la réalité virtuelle.

 

La question des data à profusion

Néanmoins, au cœur de ses évolutions se trouve la question de la collecte des données et de leur sécurité. Des alertes ont déjà été émises au regard des données personnelles récupérées et de leur éventuelles utilisations : positions GPS, habitudes de l’utilisateur, historique des lieux visités, adresse IP, dernière page web visitée…

Undernews se demande même si Pokémon Go, de par la collecte de ces Big Data, ne serait pas la meilleure opération d’espionnage de masse de tous les temps. Et pose également une question intéressante concernant le véritable objectif, bien réel cette fois-ci, que cacherait Pokemon Go : « L’application n’aurait-elle pas pour but final, bien camouflé derrière le game play révolutionnaire utilisant la réalité augmentée, de cartographier les endroits du monde où Google ne peut se rendre par ses propres moyens ? »

Cette idée se retrouve également dans un article de dmlcentral, résumée en une phrase : « Lorsque vous jouez à Pokémon Go, vous jouez à Google Maps ». L’auteur, Barry Joseph, a testé le jeu et retrouvé toutes les similitudes avec les données de Google Maps, qui avaient déjà été utilisées pour créer Ingress. Un ensemble de données récolté qui explique pourquoi les pokémons sont autant en adéquation avec l’environnement dans lequel ils se trouvent.

Le temps pourra donner une réponse à la plupart de ses interrogations. Passé l’attrait du jeu, les joueurs vont-ils toujours accepter que leurs données soient récupérées dans une telle proportion, et sans savoir précisément à quelles fins ? Si certaines données ne sont déjà plus demandées pour jouer à Pokémon Go, les efforts semblent encore bien limités.

Quelles que soient les réponses, l’application à première vue ludique, en laisse entrevoir de nouvelles et pourrait bien contribuer à une révolution de notre quotidien. A moins qu’une autre technologie vienne lui (re)-prendre sa place ?

 

Business & Decision

Mes sujets de prédilection : le digital et les médias sociaux.

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Commentaires (3)

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Thierry Le 18 août 2016 à 11h30
Très intéressant. Pokémon Go va sans aucun doute marquer un grand tournant dans le marketing tel que nous le connaissons aujourd'hui. Cependant, la question de la data collectée peut refroidir...

https://www.business-and-co.com/" rel="nofollow">Thierry
Cécile Ternot Le 18 août 2016 à 14h26
Bonjour Thierry,
Merci pour votre message. La question de la collecte des data s'annonce en effet essentielle. A suivre !
Alexandre Le 22 août 2016 à 14h51
Tout le monde a profité du succès de Pokémon Go, même le secteur de la grande distribution. Prenant l’exemple cité dans cet article https://www.usine-digitale.fr/article/comment-la-grande-distribution-surfe-sur-le-succes-de-pokemon-go.N403637 , Monoprix a bien joué sa stratégie marketing en se basant sur les principes de ce fameux jeu et ça a bien fonctionné !