Chez Business & Decision, nous nous engageons dans une démarche Green. Pour mieux conseiller nos clients sur leur propre transition et développer les usages vertueux de la Data et de l’IA, mais également pour l’appliquer à nos propres opérations. Cette démarche fait d’ailleurs écho à la stratégie du Groupe Orange qui, avec le plan Engage 2025, s’engage à réduire de 30% son empreinte carbone d’ici 2025.
Nous savons que cette transition est un long chemin. Nous avons choisi de l’emprunter en réalisant un pilote de la démarche au sein de l’une de nos plus grandes agences, celle de Lyon.
Ainsi, le 4 janvier 2022 dernier, était annoncé le lancement d’une démarche d’engagement environnemental interne à l’agence Business & Decision Lyon : le Bilan Carbone. Après 6 mois intenses, nous sommes prêts à vous en présenter les résultats ! Cet article vise à vous donner plus de détails sur la façon dont ce Bilan Carbone a été réalisé, les enseignements à en tirer et les prochaines étapes qui en découlent.
Accrochez-vous, vous risquez d’avoir quelques surprises !
💡 Si vous craignez ne pas avoir le temps de lire l’article en entier, vous pouvez vous référer à la table des matières pour aller directement à la partie qui vous intéresse.
🚀 Accès rapide :
- Bilan Carbone de Business & Decision Lyon : rappel de la démarche
- Quelques précisions avant de démarrer
- Le Bilan Carbone : késako ?
- Comment nous y sommes-nous pris ?
- Résultats et enseignements
- Et maintenant, que fait-on ?
Rappel de la démarche
Cette démarche découle au départ d’une initiative personnelle. En effet, après m’être documenté en 2020 sur le sujet du dérèglement climatique, j’ai pris ce que l’on appelle communément des « claques ». Je me suis rendu compte de la complexité d’un sujet que je croyais connaître, des causes et enjeux multiples derrière tout cela, et du chantier titanesque que représente la transition écologique.
Je me suis donc mis en mouvement pour adapter mon mode de vie aux objectifs donnés par les experts sur le sujet (comprenez ici l’Accord de Paris signé lors de la COP 21, lui-même basé sur les recommandations du GIEC). Et naturellement, je suis rapidement arrivé à la question suivante : que puis-je faire dans ma vie professionnelle pour accélérer cette transition ?
Après en avoir discuté avec le management de Business & Decision, nous avons convenu de mettre en place une démarche reposant sur deux grands axes :
- Réduire quantitativement les émissions de gaz à effet de serres (GES) de l’agence Business & Decision Lyon. Pour cela, il faut au préalable savoir où nous en sommes. L’avantage, c’est qu’une méthodologie officielle existe déjà pour répondre à cette question : le Bilan Carbone. Cet exercice n’a pas uniquement pour but de dresser un état des lieux de la situation actuelle, mais aussi (et surtout) de nous permettre de mettre en place un plan d’action concret, basé sur des données réellement représentatives de notre activité.
- Sensibiliser les collaborateur(rice)s aux sujets environnementaux en général, et aux questions climatiques en particulier. En effet, même si le Bilan Carbone permet d’avoir une vision chiffrée de la situation, et donc un plan d’action basé sur des données concrètes, il n’en reste pas moins que cela va toucher aux habitudes des collaborateur(rice)s. Nous avons donc voulu mettre en place des événements permettant d’acculturer, d’échanger, de partager des informations sur ces sujets, afin de créer une mouvance globale et d’embarquer le plus de monde possible dans cette aventure.
Nous avons officiellement lancé cette initiative en janvier 2022, et sommes désormais prêts à en faire la synthèse après 6 mois.
Quelques précisions avant de démarrer
A noter que :
- Les problématiques environnementales ne se résument pas aux questions climatiques, et donc à la comptabilité carbone. D’autres limites planétaires existent et ce sont donc autant de sujets qui seront à traiter également (consommation d’eau, de ressources abiotiques, pollution plastique, préservation de la biodiversité, etc.). Nous avons toutefois souhaité démarrer par le Bilan Carbone car cet exercice nous semblait être de toute façon nécessaire et suffisamment maitrisé pour pouvoir avancer rapidement.
- L’objectif n’est pas de prôner la neutralité carbone pour Business & Decision Lyon. Pour attendre la neutralité carbone, il faut passer par de la compensation, qui est un exercice plus complexe qu’il n’y parait (i.e. planter des arbres ne suffit pas). Pour une entreprise, une stratégie de réduction des émissions de GES commence d’abord par réduire les émissions sur lesquelles elle a la main, avant de contribuer à décarboner son écosystème, la compensation carbone arrivant en tout dernier lieu, une fois que tous les efforts ont été fait en termes de réduction.
- Business & Decision Lyon débute dans cette aventure, nous ne prétendons pas avoir fait les choses parfaitement du premier coup. Comme indiqué plus bas dans l’article, des choses seront à améliorer dans la méthodologie de calcul elle-même.
- L’impact environnemental du numérique est un sujet encore assez récent, demandant des études plus poussées de la part des différents acteurs du secteur. Business & Decision Lyon a souhaité apporter sa contribution à cet effort via cet exercice de Bilan Carbone, notamment en axant l’analyse sur les impacts de la BI. Mais ces notions restent encore à approfondir dans le futur.
Le Bilan Carbone : késako ?
Concept général
Face à l’urgence climatique, de plus en plus d’entreprises, de collectivités, ou même de particuliers, se demandent comment agir pour minimiser leur impact sur le climat. Un problème survient alors rapidement : on peut entendre beaucoup de choses différentes sur le sujet, et notamment au niveau des actions à mettre en place et de leurs impacts respectifs.
Vaut-il mieux commencer par isoler ses locaux ? Ou est-il plus important d’électrifier sa flotte de véhicules ? En fait, il n’existe pas de réponse unique à la question climatique, mais de multiples solutions qui vont dépendre de nombreux facteurs (taille et secteur d’activité de l’entreprise, localisation géographique, etc.).
Chaque cas étant particulier, il est donc nécessaire d’aller dans le détail. C’est là que le Bilan Carbone entre en jeu. Il s’agit d’une méthodologie officielle permettant de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entité donnée.
Initialement mise en place par Jean-Marc Jancovici pour le compte de l’ADEME, puis désormais sous la responsabilité de l’Association Bilan Carbone, cette méthode vise à traduire les flux d’activité en équivalent d’émissions de GES, généralement quantifiées en t CO2e. On parle ici de tonnes de CO2 équivalent, une unité permettant de comptabiliser les principaux GES émis par les activités humaines (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d’azote, etc.).
Le principe de calcul d’un Bilan Carbone est assez simple (du moins en théorie) :
Comme leur nom l’indique, les Données d’Activités vont caractériser l’activité d’une entreprise (km parcourus par mode de transport sur les déplacements domicile-travail, kWh d’électricité consommée dans les locaux, etc.). Il est donc nécessaire de dresser au préalable une cartographie de tous les flux entrants et sortants permettant de décrire l’activité de l’entreprise.
Pour ce qui est des Facteurs d’Emissions, il s’agit de mesures, de calculs ou d’estimations permettant de traduire une Donnée d’Activité en équivalent d’émission de GES (par exemple, quantité de CO2e émise pour 1 km parcouru en voiture à essence). Ces facteurs sont en général fournis par l’ADEME, mais peuvent également être obtenus via des bases de données plus détaillées lorsqu’il est nécessaire de rentrer plus dans le détail.
Périmètres à comptabiliser
Le Bilan Carbone est donc une méthode de comptabilité similaire à une comptabilité financière, sauf que l’on va compter des émissions de CO2e au lieu d’euros. Mais que comptabilise-t-on exactement ? Y a-t-il des choses qu’il faut prendre en compte et d’autres pas ?
Selon la LTECV (Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte) adoptée en 2015, les entreprises de plus de 500 salariés doivent publier tous les 4 ans un reporting carbone réglementaire prenant en compte les périmètres (appelés scopes) suivant :
Pour une entreprise du secteur tertiaire, et encore plus pour une entreprise de services numériques telle que Business & Decision, ces deux scopes ne représentent en général qu’une petite partie des émissions. Le reste va se retrouver dans ce qui est communément appelé le scope 3. Ce dernier périmètre contient tout ce qui n’est pas comptabilisé dans les deux premiers, et il n’est pas obligatoire (donc pas systématiquement pris en compte par les entreprises qui dressent leur Bilan Carbone). De plus, ce scope n’est pas normé, il est donc possible de choisir ce que l’on souhaite y inclure ou non.
Pour faire l’exercice le plus complet possible, il est donc important de comptabiliser ces 3 scopes et de prendre en compte la totalité des flux dans le scope 3 (en allant jusqu’à estimer l’impact des produits et services vendus).
C’est le choix que nous avons fait pour notre calcul. En effet, le but n’était pas de minimiser notre part de responsabilité, mais plutôt de découvrir le maximum de leviers d’action.
Comment nous y sommes-nous pris ?
Le fait de réaliser un Bilan Carbone pour l’agence de Business & Decision Lyon était donc l’un des objectifs principaux dès la mise en place de la démarche « environnementale ». En effet, il nous apparaissait plus opportun de commencer par mesurer où nous en étions, afin de piloter au mieux les changements à venir, plutôt que de se lancer tête baissée dans des actions sans connaitre leurs impacts réels. C’est le fameux “Mesurer pour agir” !
Pour faire un Bilan Carbone, plusieurs alternatives sont possibles :
- Développer sa propre méthodologie et son propre outil de mesure. Cette solution a rapidement été écartée car elle ne serait pas certifiée au sens de la méthodologie officielle.
- Nous former à la réalisation d’un Bilan Carbone auprès de l’Association Bilan Carbone, afin d’être en mesure de produire un bilan certifié. Cette solution est préférable à la première, en revanche, elle demande beaucoup d’investissement en termes de temps.
- Déléguer entièrement la réalisation du Bilan Carbone à une entreprise externe spécialisée dans ce domaine. Cette solution est la plus rapide, mais également la plus coûteuse. Et surtout, nous souhaitions être impliqués le plus possible dans la démarche afin d’en maîtriser le contenu et de pouvoir l’internaliser et la pérenniser dans le temps.
- Nous faire accompagner par une entreprise externe dans la réalisation du Bilan Carbone. C’est cette solution que nous avons retenue, car elle nous semblait être le meilleur compromis par rapport aux points précédents.
Nous avons donc choisi de nous faire accompagner par le cabinet 2 Tonnes, société de conseil visant notamment à aider les entreprises dans leur stratégie de réduction des émissions de GES. J’ai personnellement assuré le rôle de pilote interne du projet puisque nous souhaitions garder la main et gagner des connaissances sur le sujet. Cela m’a permis de voir plus en détail les rouages d’un Bilan Carbone, et donc d’être en mesure de réitérer le même type d’exercice sur d’autres périmètres (agences, années, etc.).
Une fois le dispositif mis en place, nous nous sommes penchés sur la validation des périmètres à prendre en compte. Pour réaliser un Bilan Carbone, 3 types de périmètres sont à définir :
- Le périmètre temporel : nous avons ici choisi l’année 2021 comme année de référence. Nous avons hésité puisqu’il s’agit d’une année COVID, qui n’est pas forcément représentative d’une année comme 2019 par exemple. Cependant, outre le fait qu’il était plus compliqué d’aller chercher des données plus lointaines, nous avons considéré qu’il s’agissait d’un point de départ, et que le plus important était surtout la stratégie que nous allions adopter pour la suite. De plus, même si la crise COVID en vient à s’amoindrir, il semble peu probable que la situation revienne exactement comme elle l’était avant. Dit autrement, les années pré-COVID ne sont pas forcément plus représentatives.
- Le périmètre organisationnel : nous avons ici choisi de nous focaliser sur l’agence Business & Decision Lyon. L’objectif in fine reste évidemment d’élargir cette démarche à l’ensemble du groupe Business & Decision, afin de maximiser les impacts potentiels.
- Le périmètre opérationnel : nous avons ici choisi de voir le plus large possible. Nous avons donc décider de considérer l’intégralité des 3 scopes (utilisation des services vendus inclus), afin de découvrir le maximum de leviers d’actions, ainsi que les risques et opportunités qui pourraient advenir dans le futur.
Une fois ce cadrage réalisé, nous nous sommes attelés à dresser une cartographie des flux décrivant notre activité :
Cette cartographie nous a permis de lister toutes les données que nous allions avoir besoin de récupérer. Cette liste, appelée grille de collecte, a servi de base pour recueillir les informations nécessaires en interne.
Nous avons choisi de procéder de manière itérative pour remplir la grille de collecte et affiner les données lorsque nécessaire. Certaines données d’activité n’étant pas facilement accessibles, nous avons également transmis un questionnaire aux collaborateur(rice)s afin d’obtenir plus de détails sur des flux tels que les déplacements domicile-travail, le régime alimentaire, etc.
Au final, cette phase de collecte aura duré de janvier à avril 2022 (contre 2-3 mois estimés au départ). Mais nous devrions pouvoir capitaliser sur cette expérience et optimiser le processus de collecte lors des prochaines itérations du Bilan Carbone. L’idée est en effet de mettre à jour notre bilan année par année afin de vérifier si nous allons dans la bonne direction ou non.
Une fois cette phase de collecte achevée, le Bilan Carbone officiel de l’agence sur 2021 a pu être établi. Les résultats transmis ont été présentés en interne courant mai 2022.
Bilan carbone : résultats et enseignements
Voici le résultat du Bilan Carbone de l’agence Business & Decision Lyon sur l’année 2021 en une image :
NB : Dans la catégorie « Autres » et les 36 t CO2e correspondantes, on retrouve les postes d’émissions suivant :
L’impact carbone des services vendus : le premier poste de Business & Decision Lyon
Comme expliqué précédemment, nous avons volontairement voulu inclure les émissions de nos métiers dans le calcul de notre Bilan Carbone. Pour cela, nous avons essayé de définir une méthodologie permettant d’estimer cet impact au mieux. En effet, la notion d’impact environnemental du numérique est finalement assez récente, et les études, rapports ou bases de données à ce sujet sont encore peu nombreux, voire peu matures.
Nous sommes donc partis de la modélisation générale suivante, communément adoptée lorsque l’on parle d’impact environnemental du numérique :
- Le numérique se compose de 3 tiers :
- Les terminaux (smartphones, ordinateurs, téléviseurs, et autres joujoux connectés).
- Le réseau (câbles, bornes Wi-Fi, antennes xG, etc.).
- Les centres de données.
- Chacune de ces composantes du monde numérique impacte l’environnement à plusieurs étapes de son cycle de vie :
- Fabrication (et c’est là que se trouvent la majorité des émissions, notamment pour les terminaux).
- Distribution.
- Utilisation.
- Fin de Vie.
Nous avons ensuite essayé d’appliquer cette modélisation générale à nos projets, en se focalisant sur un exemple de projet BI (Business Intelligence) jugé suffisamment représentatif. Nous avons donc cherché à retrouver la matérialité bien physique derrière un système décisionnel.
Pour cela, il nous a fallu lister toutes les composantes d’un tel système (combien de PC/smartphones utilisateurs, combien de serveurs répartis et à quels endroits, quelle quantité de données échangée, combien de temps d’utilisation moyen, etc.).
L’étape suivante était de transformer ces données matérielles en équivalent d’émissions de gaz à effet de serre. Nous avons pu nous appuyer sur des bases de données et études existantes (Boavizta, le 1ByteModel du Shift Project) et également sur le retour d’expérience d’Alexis Nicolas chez OCTO Technologies, une autre entreprise du numérique, qui nous a gracieusement transféré un exemplaire de la calculatrice carbone développée pour ses besoins.
Une fois tout ceci adapté pour coller au mieux à la réalité de notre exemple type, nous avons pu extrapoler sur l’ensemble des projets réalisés au sein de notre agence, au cours de l’année 2021. Ce qui nous a donné ce chiffre estimatif de 2 300 t CO2e.
Il est à noter qu’il s’agit ici d’un ordre de grandeur. La méthodologie de calcul reste à affiner, comme le montrent les écarts minimum et maximum, qui dépendant des hypothèses prises. Cependant, même si l’on prend les hypothèses les plus conservatrices, ce poste reste le plus émetteur, et de très loin par rapport aux autres.
Il y a donc, quoi qu’il arrive, un réel levier pour décarboner notre activité, en accompagnant mieux nos clients dans la mise en place de leurs projets data. Et cela implique déjà de nous former à de nouvelles notions telles que l’éco-conception ou la sobriété numérique. Il sera également nécessaire d’affiner notre méthodologie de calcul des émissions afin d’être au plus proche de la réalité en fonction des types de projets, de technologies, etc. Il s’agit évidemment d’un effort important à réaliser, plusieurs années seront sûrement nécessaires avant d’atteindre ces objectifs.
Cependant, cela représente un passage obligé pour s’engager dans une réduction concrète de nos émissions de GES.
En parallèle de cette opportunité de décarboner nos métiers, d’autres leviers d’action existent. Ils semblent certes moins impactant, en revanche ils présentent l’avantage d’être plus rapides à activer puisque nous avons plus facilement la main dessus. Ces autres possibilités d’actions sont liées aux postes suivants :
Il est possible de hiérarchiser les pistes d’actions par potentiel d’impact. Trois grandes catégories d’émissions « internes » se dégagent alors, et nous allons les voir plus en détails dans les parties qui suivent.
Intrants
Avec 127 t CO2e, les intrants représentent le premier de nos postes d’émissions « internes » (i.e. hors services vendus). Derrière ce terme un peu générique se retrouvent les flux qui n’entrent dans aucun des autres postes :
- L’alimentation des collaborateur(rice)s sur leur pause déjeuner : 117 t CO2e.
- Les achats divers (fournitures, formation, mobilier, prestataire externe de ménage, etc.) : 10 t CO2e.
- La consommation d’eau : moins d’1 t CO2e.
Sur ce poste, les efforts sont donc à prioriser sur l’alimentation. Regardons alors comment se répartissent les émissions du flux « Alimentation » :
On voit que deux régimes alimentaires adoptés par les collaborateur(rice)s sur leur pause déjeuner représentent 90% des émissions de ce flux : le régime « Standard » et le régime « Viandard ». Pour information, pour ces deux régimes nous avons considéré les menus types suivant, issus de la base carbone de l’ADEME :
Il est possible d’aller plus en détail dans les données recueillies auprès des collaborateur(rice)s sur cette thématique. Voici le pourcentage de repas selon les différents régimes alimentaires :
Aider à réduire la part d’alimentation carnée dans les repas des collaborateur(rice)s sur leur pause déjeuner apparait donc clairement comme un levier d’action pour réduire les émissions de ce poste. Cela reviendrait à décaler les régimes alimentaires vers plus de « Flexitarien/Végétarien ». S’agissant d’une action touchant aux habitudes des collaborateur(rice)s, et étant à la limite de la vie privée, il est nécessaire de réaliser des actions de sensibilisation à ce sujet, et d’aider à trouver des options de repas moins carnés dans les alentours des locaux. Cela n’en reste pas moins une réelle piste permettant de réduire significativement nos émissions sur les premières années.
Déplacements
Avec 99 t CO2e, les déplacements représentent le deuxième poste d’émissions « internes » (i.e. hors services vendus). On y retrouve les sous-catégories suivantes :
- Les déplacements des collaborateur(rice)s entre leur domicile et leur lieu de travail : 77 t CO2e.
- Les déplacements professionnels des collaborateur(rice)s (formation, rendez-vous client) : 21 t CO2e.
- Les déplacements des collaborateur(rice)s pour se rendre à des événements internes (séminaires, soirées d’agences, etc.) : 1 t CO2e.
- A noter que les déplacements des clients pour venir dans nos locaux n’ont pas été comptabilisés car il n’y en a eu aucun sur 2021 (COVID oblige).
Les déplacements « Domicile-travail » représentant plus des 3/4 des émissions de ce poste, il est important de se focaliser sur cette catégorie :
Ici, les déplacements en voiture (toutes motorisations et tailles de véhicules confondues) représentent la moitié des émissions. Viennent ensuite les déplacements en bus/autocar qui compte pour un quart des émissions de ce flux. Tous les autres modes de transports sont finalement dans les mêmes ordres de grandeurs d’émissions, très faibles comparés aux deux premiers.
Une fois n’est pas coutume, nous pouvons aller plus en détail dans les données recueillies auprès des collaborateur(rice)s sur cette thématique. Voici les principaux modes de transports utilisés, en termes de distance totale parcourue sur 2021 :
Finalement, il apparait que la réduction de la distance parcourue en voiture sur des déplacements « domicile-travail » est un réel levier d’action pour réduire les émissions de ce poste. Pour cela, des solutions de report modal sont envisageables, afin de déporter les déplacements en voiture thermique individuelles vers :
- De la marche, du vélo/de la trottinette (électrique si besoin), des transports en commun, pour celles et ceux qui le peuvent.
- Du covoiturage si des trajets communs peuvent être trouvés entre les collaborateur(rice)s.
- Du télétravail supplémentaire si les solutions précédentes ne sont pas applicables.
- De la voiture électrique, de type citadine plutôt que SUV, si les solutions précédentes ne sont pas applicables.
Point important : l’année 2021 étant une année COVID, les déplacements professionnels (formation, rendez-vous client), les déplacements liés à des événements, et la venue des clients dans nos locaux se sont trouvés drastiquement réduits. Ce sujet est donc à monitorer de près sur les années suivantes, afin d’éviter que d’éventuelles baisses d’émissions sur les déplacements « domicile-travail » soient surcompensées par une reprise à la hausse des déplacements professionnels, notamment en avion par exemple. En effet, si l’on prend pour hypothèse d’annuler les baisses constatées de trafics aérien et routier sur l’année 2021, les émissions du poste « Déplacements » passent du simple au triple :
Immobilisations
Avec 54 t CO2e, les immobilisations représentent le troisième poste d’émissions « internes » (i.e. hors services vendus). On y retrouve les sous-catégories suivantes :
- L’amortissement de la construction de nos locaux (la consommation énergétique est prise en compte dans le poste énergie) : 35 t CO2e.
- L’achats d’équipements IT et électroménagers : 19 t CO2e.
La construction de nos locaux, et son amortissement dans le temps, représente 2/3 des émissions de ce poste. L’objectif serait ici de ne pas augmenter (voire de réduire) le nombre de m2 de nos locaux, tout en conservant notre rythme de croissance organique.
Le recours au télétravail, qui est mis en place chez nous, fait également partie des solutions (voir le dossier de l’ADEME à ce sujet).
Concernant l’achat des équipements, on se rend compte que les PC portables représentent plus de la moitié de ces émissions. Viennent ensuite les écrans (d’ordinateurs), puis tous les autres types d’appareils finalement beaucoup moins répandus. A noter que la catégorie « TV » pourrait augmenter en termes d’émissions sur 2022 puisque de nouveaux écrans plats ont été récemment achetés.
Afin de réduire les émissions liées à l’achat des PC portables et des écrans qui vont avec, le principal levier est d’allonger la durée de vie de ces terminaux, de réparer plutôt que de remplacer par du neuf, etc.
L’impact de la sensibilisation
Comme précisé en introduction, il nous a semblé important de coupler cette démarche de Bilan Carbone avec des actions de sensibilisation autour des questions climatiques. En effet, les actions à entreprendre pour réduire nos émissions de GES vont nécessairement toucher (au moins en partie) aux habitudes des collaborateur(rice)s.
Il est donc primordial que ce sujet soit connu et partagé par le plus grand nombre. De plus, s’agissant d’une aventure collective, nous voulions également créer des moments d’échanges afin d’avoir les retours des collaborateur(rice)s pour améliorer la démarche.
Pour cela, nous nous sommes fixé l’objectif d’organiser environ un événement de sensibilisation par mois, afin de créer une dynamique autour du sujet et de ne pas laisser l’engouement initial retomber.
Entre janvier 2022 et juin 2022, nous avons ainsi pu mettre en place les évènements suivants :
- Conférence de présentation de Team For The Planet,
- Conférence autour des enjeux et solutions de la réduction des déchets par Zéro Déchet Lyon,
- 6 Fresques du Climat animées par mes soins auprès des collaborateur(rice)s volontaires,
- Conférence autour des impacts du voyage touristiques et témoignages de personnes ayant fait le choix de voyager différemment, animée par l’association On The Green Road,
- Participation à l’édition juin 2022 du Challenge Mobilité Auvergne-Rhône-Alpes,
- Conférences internes de présentation de la démarche, de l’avancement et des résultats du Bilan Carbone.
Finalement, l’impact de ces événements de sensibilisation reste difficile à quantifier. Toutefois, les retours étant quasi-systématiquement positifs et nombreux, cela encourage à continuer la démarche.
De plus, l’effet exponentiel de ces événements semble être un levier puissant pour influer au-delà même de la vie professionnelle des collaborateur(rice)s.
Et pour finir, ces événements permettent également de créer du lien avec la société civile et le monde associatif, ce qui est un vrai plus puisque l’urgence climatique concerne tout le monde et qu’il faudra des efforts conjoints pour arriver à relever ce défi.
Bilan carbone 2021 établie : et maintenant, que fait-on ?
Cet exercice de Bilan Carbone sur l’agence Business & Decision Lyon pour l’année 2021 nous aura donc permis de faire plusieurs constats :
- Le plus gros de nos postes d’émissions, et donc de nos leviers d’actions, se trouve être sur l’utilisation de nos services vendus, et donc in fine de nos métiers. Cela peut sembler choquant au premier abord, mais il s’agit en fait d’une réelle opportunité de nous former pour mieux accompagner nos clients lors de la mise en place de leurs projets.
- Nous avons également des leviers d’actions internes, que nous pouvons activer plus rapidement et qui nous permettront de nous mettre en marche sur ce sujet. Ces actions sont complémentaires du chantier à long terme sur nos métiers.
- Il existe un réel intérêt de la plupart des collaborateur(rice)s pour le sujet.
Nous avons donc désormais un point de départ :
Pour avancer plus concrètement sur le plan d’action à mettre en place, il nous faut déjà définir un objectif à atteindre, une trajectoire à suivre. Pour cela, nous nous sommes basés sur le plan dont s’est doté la France, à la suite de l’Accord de Paris : la Stratégie Nationale Bas Carbone. Cette trajectoire prend la forme suivante :
Il est alors possible de prendre certaines hypothèses pour simuler les résultats que l’on obtiendrait en favorisant certaines actions plutôt que d’autres. Ici, il s’agit d’un exemple pris sur les deux prochaines années (2022, 2023) en considérant des actions prises arbitrairement, sans se soucier pour le moment de leur réelle faisabilité dans le temps imparti (par exemple, -20% des déplacements en voiture thermique individuelle en 2022, 10% étant redirigés vers du covoiturage, 8% vers du train et 2% vers du bus). Il apparait toutefois que cela permet de suivre de façon assez proche la trajectoire demandée par la SNBC (Stratégie nationale bas carbone), au moins au début :
Cependant, bien qu’il soit possible d’amorcer une trajectoire de réduction de nos émissions de GES avec un mélange d’actions internes, celles-ci vont assez rapidement arriver à un palier. Il est donc nécessaire d’amorcer dès à présent un plan de décarbonation de nos services :
Pour cela, plusieurs chantiers sont à lancer :
- Formation des collaborateur(rice)s aux méthodes d’éco-conception et à la sobriété numérique pour pouvoir mieux conseiller et accompagner nos clients dans la mise en place de systèmes d’information décarbonés.
- Affiner la méthodologie de calcul des émissions de nos services. En effet, celle-ci reste encore très estimative et peut varier en fonction des choix d’architectures faits, des technologies utilisées, du nombre d’utilisateurs finaux, etc. L’idéal serait de mettre en place des abaques permettant d’estimer l’impact carbone de chaque projet en fonction de ses caractéristiques.
- Prendre en compte les externalités, qu’elles soient positives ou négatives, pour estimer l’impact carbone d’un projet. Dit autrement, se poser la question de la finalité réelle d’un projet : contribue-t-il à améliorer ou non la situation ?
- Continuer la sensibilisation en interne, mais également auprès de nos clients afin d’assurer une meilleure compréhension et acceptation des objectifs. En effet, un gros levier de décarbonation des systèmes d’information reste la sobriété numérique et notamment le questionnement des usages. Il va donc falloir interroger nos clients sur la réelle nécessité des besoins, en explicitant notamment l’impact carbone (et plus généralement environnemental) que ceux peuvent avoir ou non en fonction de la demande.
- Création d’une offre de service permettant de répondre à tous ces questionnements et d’aider au mieux nos clients.
Afin de s’assurer que notre démarche globale va effectivement dans le bon sens, nous désirons nous doter d’un outil permettant de suivre, de façon plus automatisée que les exemples montrés ci-dessus, les impacts pris par telle ou telle décision.
C’est notamment l’un des prochains axes sur lesquels nous souhaitons avancer sur ce second semestre 2022. De ces simulations de trajectoires possibles devraient également découler des indicateurs de suivi permettant de mesurer nos progrès. Ces indicateurs devront au maximum être absolus (par exemple : nombre de km total parcourus en avion sur un an) et non relatifs (par exemple : ratio du nombre de km parcourus par collaborateur(rice)s) afin d’éviter les biais de potentiels effets rebonds.
Cette démarche a été lancée sur l’agence Business & Decision Lyon uniquement, afin de partir sur un périmètre maîtrisé et d’obtenir des résultats concrets et exploitables relativement rapidement. L’objectif est maintenant de la pérenniser dans le temps (en réitérant l’exercice a minima une fois par an afin de vérifier que nous suivons bien les objectifs fixés).
De la même façon, il nous faudra réaliser ce même exercice sur l’ensemble des agences de Business & Decision. Cela nous permettra de maximiser nos leviers d’actions à l’échelle nationale (voire groupe) et de rendre la démarche plus cohérente.
Nous nous sommes également donnés pour challenge de calculer l’empreinte carbone de l’ensemble de nos projets Data d’ici la fin de l’année. Comme le veut l’adage “on ne pilote que ce qu’on mesure” 😊.
Six mois après avoir lancé l’initiative, les résultats sont donc déjà très encourageants. Cependant, nous ne sommes qu’au tout début de l’aventure, de nombreuses actions doivent encore être réalisées sur les mois et années à venir. Un sujet chaud à suivre de près donc !
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Rendez-vous dans quelques mois pour en savoir plus sur l’outil de reporting que nous allons mettre en place, la mise à jour avec les chiffres de 2022 et pourquoi pas d’autres agences embarquées dans l’aventure !
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