2015 confirme la tendance du Recrutement en Big Data… et entraîne une adaptation des formations. En 2014, on observait sur le marché de l’emploi l’apparition d’une nouvelle tendance, celle du recrutement en Big Data. La demande des entreprises est déjà très forte mais va encore s’intensifier dans les années à venir. Objectif pour les entreprises : acquérir les compétences pour les enjeux du Big Data, et notamment cibler les fameux Data Scientists, si recherchés par les temps qui courent.
Un an après, nous voulons montrer, à travers une série d’interviews de responsables de formations universitaires, que les recrutements en Big Data sont plus que d’actualité. Dans une première interview, nous interrogions Jamal Atif, Professeur des Universités et Responsable du Master Informatique Décisionnelle à LAMSADE, Université Paris Dauphine. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Marc Gelgon, professeur à Polytech Nantes, l’école d’ingénieurs de l’université de Nantes.
Pouvez-vous, vous présenter en quelques mots ? Quel est votre rôle actuel ?
Je suis responsable du département informatique de Polytech Nantes depuis le 1er janvier 2015, mais j’y travaille depuis 15 ans. Avec beaucoup de mes collègues de l’équipe pédagogique, je suis aussi membre du Laboratoire d’Informatique Nantes-Atlantique (LINA, unité mixte CNRS), dans l’équipe de recherche DUKE (Data-User-KnowlegE), qui traite de fouille, apprentissage automatique et de gestion de données.
Quelles sont les formations délivrées dans le domaine de la data à l’université de Nantes et/ou à Polytech Nantes en particulier ?
Polytech Nantes propose un cursus d’ingénieur en informatique, dont une des options, depuis environ 10 ans, vise explicitement « l’informatique décisionnelle ». Elle est d’abord une formation en informatique, mais avec une coloration forte (sur 2 ans) en bases de données (y compris leurs mécanique interne détaillée), fouille et gestion de données et connaissances, connaissance des métiers, processus et technologies associées aux données d’entreprises.
Le cursus a évolué au cours des années, introduisant par exemple les technologies NoSQL et la dataviz. Nous avons également des masters à destination des publics internationaux sur ce thème. D’autres formations (masters) existent à l’université, plus spécialisées dans le traitement de la langue ou l’optimisation.
Comment les formations comme celle de Polytech Nantes font-elles pour s’adapter à la nouvelle demande du marché, qui évolue très vite ?
La formation doit préserver un équilibre entre ses fondamentaux scientifiques et méthodologiques et des compétences technologiques qui, en effet, évoluent vite. Les enseignants de la formation ont aussi une activité de recherche dans le domaine des données, dont une partie significative en partenariat avec des entreprises détentrices de masses de données et qui souhaitent les exploiter.
Par ailleurs, nous faisons appel à des intervenants d’entreprise pour certains enseignements plus particulièrement technologiques, et de nombreux projets et stages en lien avec les entreprises sont pour nous d’importantes occasions de dialogue sur les compétences souhaitables.
Comment définiriez-vous le métier de Data Scientist ?
Je crois que ce métier mobilise un large spectre de compétences autour de la donnée, complété par bonne prise de recul sur l’ensemble du domaine (plutôt qu’un simple catalogue de compétences technologiques). D’abord, il y a un important volet gestion de données, sur des structures de données ou des besoins d’interrogation pas forcément classiques.
Dans bien des cas, tirer la valeur des jeux de données demande de bons fondamentaux en analyse de données. Il faut également être efficace avec les outils de prototypage logiciel des techniques d’exploration et analyse des données, souvent de manière itérative car chaque nouveau problème auquel on est confronté est une situation différente. Enfin, il faut avoir une qualité d’écoute et de questionnement des spécialistes de la problématique métier.
Quel sont les principaux secteurs de recherche actuelles en lien avec la Data ?
Ce champ de recherche, à l’échelle nationale comme à l’échelle internationale, est très actif et compétitif. S’il implique surtout les laboratoires, les (souvent grandes) entreprises sont d’importantes contributrices. Le secteur de la recherche en « données » n’a pas de frontière très nettes dans l’informatique et c’est heureux : analyse et gestion de données massivement distribuées, fouille de textes, interaction homme-machine pour les systèmes à recommandation sont autant d’occasions pour des « data scientists » de discuter avec d’autres secteurs de l’informatique, en plus des métiers producteurs des données.
Propos recueillis par Mick Lévy
Nous remercions Monsieur Gelgon d’avoir répondu à toutes nos questions et espérons que cela apportera des réponses aux entreprises qui recrutent et aux étudiants intéressés par les formations de Polytech Nantes en Business Intelligence et en Big Data.
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