« On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres » Vous avez déjà sûrement entendu cette phrase, et vous vous dites peut-être que ce n’est pas possible, que non, un chiffre est un chiffre, on ne peut pas changer sa valeur. C’est pourtant en partie vrai : il est possible faire dire ce que l’on souhaite aux données, il est possible de raconter plusieurs histoires à partir d’un seul et même jeu de données. Alors comment bien construire vos tableaux de bord ? Illustration par l’exemple à travers le Hackathon Dataviz lancé à nos consultants le mois dernier.
Matinale Data & IA
A qui s’adresse le dashboard ? Que doit-il montrer ? Ces questions semblent évidentes mais ne sont pourtant pas si simples à adresser. Pour autant, ce sont des questions clés pour faire un tableau de bord utile et efficace.
Hackathon Dataviz : les règles et enjeux
Le principe du hackathon : une soirée intense pendant laquelle 8 binômes se sont affrontés pour raconter la plus belle et la plus originale histoire à partir d’un seul et même jeu de données.
Le jeu de données unique mettait à disposition toutes les médailles remportées par pays, par sport, par athlète, pour chaque édition des JO sur les 70 dernières années.
Pour démarrer avec les meilleures bases, toutes les équipes ont été briefées sur notre méthodologie Dashboard Design :
- Présentation du canevas pour un recueil de besoin efficace avec l’identification des questions clés : quel est le profil de l’audience cible de mon dashboard et quel temps ont-ils à consacrer au dashboard ? Quelles sont les problématiques qu’ils rencontrent et surtout quelle décision ou action le tableau de bord va-t-il permettre de prendre ? Quels sont indicateurs clés pour mon analyse et quelle est la valeur de référence pour guider l’utilisateur vers la prise de décision ?
- Partage des principes de Gestalt et différentes lois UX permettant de choisir les bons graphiques, la bonne représentation, la bonne disposition, les bonnes couleurs, et un sens de lecture efficace.
Avec toutes ces bonnes pratiques en tête, chaque équipe s’est ensuite lancée dans un marathon effréné de 6h. Une course contre la montre pour choisir une audience, définir la proposition de valeur et la problématique à résoudre à travers leur tableau de bord, analyser le jeu de données, et produire ce tableau bord sur l’outil de Dataviz de leur choix.
Un jury a départagé les équipes en jugeant le pitch de 5 minutes de chaque binôme. Les critères de notation étaient ciblés sur le sens de l’histoire, les règles de design respectées et la qualité du pitch. Des points bonus été également distribués pour l’originalité de la proposition.
Les histoires du hackathon
Ce hackathon intense pour nos participants à révéler de belles histoires dont voici 2 exemples, présentés par nos athlètes de compétition :
Exemple 1 : Olympiades pour elles
Une association (fictive) “Olympiades pour elle” se mobilise pour encourager la participation des femmes aux JO. Ils ont contacté l’entreprise des Hackatontons pour avoir un tableau de bord montrant les éléments clés qui permettraient à l’association de prouver l’intérêt aux différents pays de recruter des femmes dans leurs équipes.
Première question : quelle est l’évolution de la parité dans la participation des athlètes aux JO ? On constante que celle-ci est en constante augmentation. En revanche, elle n’atteint pas encore l’objectif de 50% que se fixe l’association, puisqu’aux derniers JO seulement 45% des athlètes étaient des femmes. Il faut donc continuer les démarches pour promouvoir les femmes aux JO.
Comment ? En montrant par exemple la compétitivité des femmes par rapport aux hommes. L’indicateur de ratio de médailles gagnées par les femmes proportionnellement aux médailles gagnées par les hommes est en progression par rapport aux JO précédents. Cela démontre bien que les femmes ont tout à fait leur place, et sont aussi légitimes que les hommes pour remporter des médailles.
Pour savoir quel pays encourager, une analyse par pays est nécessaire : il y a encore aujourd’hui 26 pays qui ont un taux de participation des femmes à moins de 10%. Un tri selon ce taux montre les premiers pays à cibler.
Pour convaincre davantage encore, rien de tel qu’un exemple concret. Après analyse et différents filtres, il s’avère que les États-Unis ressortent et peuvent être pris en modèle puisqu’ils atteignent la parité en termes de participation, et qu’au-delà de cela, les athlètes féminines participantes sont très compétitives par rapport à leurs homologues masculins :
Grâce à ce tableau de bord, l’association Olympiades pour elle, a plusieurs arguments clés en main pour aller convaincre les pays sous-représentés de recruter davantage de femmes.
Exemple 2 : Boutchou d’élite
Notre binôme des « J.O. Dassin » a lui réalisé un tableau de bord pour l’entreprise (fictive) Boutchou d’élite, qui a constaté que le monde d’aujourd’hui cherchait toujours à pousser plus loin l’excellence des enfants. Pour répondre à cet enjeu, l’entreprise propose une analyse des prénoms à travers les médaillés des JO. L’application permet aux futurs parents de sélectionner les critères de leurs choix et trouver le prénom idéal pour leur enfant, pour qu’il ait toutes les chances d’atteindre l’excellence.
Au global, il s’avère que Nataliya serait le prénom qui a reçu le plus de médailles à travers les temps, tous sports confondus.
Pour les parents qui souhaitent cibler davantage le choix du prénom, plusieurs filtres sont disponibles.
Prenons l’exemple d’un couple de parents qui vont avoir un garçon et sont fans de gymnastique. L’application leur indiquera que Li est le prénom qui a obtenu le plus de médailles pour cette configuration, et donc potentiellement celui qui donnerait le plus de chances à leur fils de remporter des médailles en gymnastique. En réalité, il est bien entendu important de modérer cette analyse très rapide et il serait notamment indispensable de rapprocher cela de la représentation statistique des prénoms au global dans la société.
Un autre couple, va avoir quant à lui une petite fille et adore les anciens prénoms. Il va pouvoir filtrer sur les JO des années 50 et sur la natation pour savoir que les prénoms les plus prometteurs sont cette fois Lorraine, ou Dawn.
Au-delà de la difficulté à trouver l’histoire pertinente et une restitution efficace, le binôme des JO Dassin s’est confronté aux difficultés habituelles lors de la réalisation d’un tableau de bord : à savoir la qualité de données et les contraintes techniques liées au choix de l’outil de Dataviz de son client Boutchou d’élite. Dans le cadre du hackathon, l’originalité du pitch a permis à ce duo de décrocher la 2e place.
L’importance de bien cibler un tableau de bord
Tous les autres binômes ont eux aussi pitché des histoires de qualité, et ont éprouvé le fait que cibler correctement un tableau de bord n’était pas chose aisée. A partir du même jeu de données, nous avons également eu un tableau de bord nous permettant en tant que pays organisateur de mesurer l’impact économique des JO sur notre pays, et ainsi pouvoir décider si oui ou non il est judicieux de se porter candidat. Nous avons également eu un binôme qui nous a proposé un tableau de bord permettant d’étudier les potentielles reconversions des athlètes d’un sport à un autre.
Vous l’aurez compris à travers ces exemples, il est possible de raconter plusieurs histoires sur un même point de départ. Pour rendre votre tableau de bord efficace et utile vous devrez identifier l’audience et la proposition, et éviter à tout prix de tout mettre « au cas où ».
Pour en savoir plus cette méthodologie de recueil et les bonnes pratiques du Dashboard Design, contactez-nous directement en remplissant le formulaire 😉
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