Docapost organisait vendredi 12 décembre 2014 la nouvelle édition de son événement Connect’eDay. Cette nouvelle édition était dédiée aux cas d’usage du Big Data et portait le titre provocateur « Big Data, So What ? ». En plus d’une présentation de Google et d’une captivante intervention de Gilles Babinet, l’événement était composé de 2 tables rondes durant lesquelles les participants ont partagé leurs retours d’expériences et cas d’usage des Big Data.
Les nombreux cas d’usage de SNCF et RATP
La SNCF détient de nombreuses données à valoriser. Celles concernant les réservations de train ou celles des infrastructures et du matériel sont particulièrement intéressantes. Ces données ont permis à la société de mettre en œuvre plusieurs projets, notamment sur les cas d’usage suivants :
- Supervision de l’activité
- Optimisation des activités marketing
- Ciblage des actions de maintenance du matériel (maintenance préventive)
A terme, la SNCF envisage aussi de monétiser ces données, mais elle n’en a pas encore défini le périmètre.
Instancier de nouvelles façons de travailler
Selon la SNCF, le « Big Data demande d’instancier de nouvelles façons de travailler ». Aussi, pour relever ces challenges, l’entreprise a fait évoluer son organisation avec la création d’une Direction Digitale, ainsi que d’un Lab Digital (porté par la Direction de la Communication). Ces entités ont permis de mettre en œuvre une démarche d’open-innovation avec des hackathons, des data-shakers ou encore d’être parmi les entreprises les plus engagées dans l’open-data.
Cette démarche a même poussé l’entreprise à créer un challenge sur data-science.net (plateforme sur laquelle des problématiques résolvables avec les données sont proposés aux data-scientists). Le principe : celui qui établit le meilleur modèle gagne un prix. Celui-ci avait alors pour but de modéliser et prédire le flux des voyageurs dans les gares d’Ile-de-France.
Le gagnant a donc utilisé des données très diverses : caractéristiques de la gare (voies, ascenseurs, accès PMR…) provenant de l’open-data SNCF, mais aussi des données INSEE (population aux alentours des gares, part qui prend les transports en commun…), des données sur les commerces et services autour de la gare (dont le nombre de salon de coiffure), des données sur le nombre de réservations Autolib’ autour de la gare, etc.
La RATP lance aussi des démarches similaires pour développer deux cas d’usage principaux :
- Adapter son offre (horaires, trajets, lignes…)
- Contextualiser l’information apportée aux voyageurs
Pour cela, la RATP cherche à trouver les meilleurs modes de représentation (dataviz) et de modélisation des flux des voyageurs.
Capteurs et objets connectés permettent à Air Liquide et GRDF de développer des cas d’usage innovants
Air Liquide a cité deux cas d’usage du Big Data :
- Scada (Système de télésurveillance et d’acquisition de données), qui permet de traiter les données des millions de points de contrôle remontés par les machines
- Telemetry, qui permet la relève de la consommation des clients (compteur intelligent) ainsi que la supervision des installations
De son côté, GRDF s’apprête à lancer le déploiement de son compteur intelligent GAZPAR. Celui-ci relèvera à terme la consommation de gaz naturel de ses 11 millions de clients. Ces compteurs transmettront 1 relevé par jour à l’entreprise.
Ce dispositif permet ainsi à la société de disposer de nombreuses données et de développer des cas d’usage variés :
- Adaptation de l’offre aux besoins spécifiques de chaque collectivité
- Détection des compteurs défaillants
- Risque d’attrition à l’arrivée d’un nouvel opérateur énergétique dans le quartier
Pour développer efficacement ces cas d’usage, GRDF a alors choisi de mettre en place un Data Lab dans son organisation.
Les cas d’usage tant d’Air Liquide que de GRDF ont pour point commun de traiter des données provenant de capteurs/objets connectés. Cela montre en outre que l’enjeu des objets connectés porte autant sur le service fourni par ces objets que sur leur capacité à remonter de l’information. Cette dernière étant elle-même porteuse d’une valeur importante.
EDF et COVEA ont retenu une approche technique
Les 2 groupes ont ainsi dans un premier temps abordé le sujet du Big Data par les aspects techniques (infrastructure, choix des solutions…). Une fois les plateformes techniques rodées, les cas d’usage des métiers peuvent alors venir trouver une réponse efficace.
EDF a ainsi déjà mis en place de nombreux cas d’usage, notamment dans le domaine de la connaissance clients (en utilisant Hadoop, R et des technologies NoSQL). L’entreprise a aussi réduit les coûts de maintenance des centrales de production d’électricité. Pour y parvenir, elle a exploité les données remontées par les capteurs.
De son côté, COVEA (groupe d’assurances des enseignes GMF, MAAF et MMA) exploite le Big Data pour constituer la Vision 360° de ses clients. L’assureur précise en outre que cette vision est non seulement assemblée à partir des données dont il dispose dans ses SI mais aussi de données externes. En termes technologiques, la solution est basée sur Hadoop et son éco-système et les données peuvent être interrogées par un moteur de recherche open-source.
Bouygues Telecom expérimente ses cas d’usage au sein d’un Data Lab
La table ronde s’est terminée avec le témoignage de Bouygues Telecom. L’opérateur téléphonique a choisi de mettre en place une structure agile, dédiée à l’exploitation des données Big Data. Son Data Lab a permis de développer de nombreux cas d’usage pour différents services de l’entreprise :
- Marketing : moteur de recommandation et scorings client (appétence et churn)
- DSI : Exploitation des logs des applications du système d’information (pour détection des bugs notamment)
- Décisionnel : Offloading du Data Warehouse (pour augmenter ses capacités de stockage et de calcul)
- Monétisation des données : Vente des données géolocalisées et qualifiées (auparavant anonymisées et agrégées)
- Lutte contre la Fraude sur le web
La table ronde a aussi permis de mettre en lumière la responsabilité des entreprises qui exploite les Big Data vis-à-vis du respect des données personnelles. Bouygues Telecom a ainsi précisé travailler en lien direct avec la CNIL et tenir compte des problématiques juridiques et CNIL dès le lancement des projets centrés sur les données. Ainsi, pour tous les cas d’usage ne nécessitant pas de vision nominative, un travail d’anonymisation (et éventuellement d’agrégation) est conseillé.
Le Big Data présente des cas d’usage pour tous les secteurs
Cette matinée Connect’eDay était riche en retour d’expérience. La diversité des entreprises qui ont témoigné et des cas d’usage présentés montrent que le Big Data est maintenant pleinement ancré dans les technologies et priorités des entreprises en France. Il y a donc fort à parier que l’année 2015 permettra de développer encore de nombreux nouveaux cas d’usage et sera porteuse de progrès importants pour beaucoup d’entreprises en France.
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